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samedi 15 août 2009

Carrier … Le saviez-vous ? …

Si le métier de forgeron était assez répandu à Haironville, on rencontrait encore parmi la population au début du 20ème siècle, des carriers. Ceux-ci étaient également présents avec une plus grande densité sur les villages proches de Brillon-en-Barrois, de Ville-sur-Saulx et un peu plus loin sur celui de Savonnières-en-Perthois où cette densité était encore plus importante, car ces secteurs étaient riches en carrières, quelles soient à ciel ouvert ou en galeries. A quelques exceptions près, les actes d’état civil n’indiquent pas la "spécificité" du métier et mentionnent simplement la profession de carrier.
Pourtant ce métier recouvrait différents travaux et chaque ouvrier accomplissait un travail particulier. En règle générale les ouvriers étaient regroupés en équipe conduite par un contremaître appelé "conduiteur" qui dirigeait les travaux. Les "souchueurs" étaient ceux qui piquaient la terre pour la détacher en masse. L’ouvrier qui réalisait le travail le plus dur était appelé "soucheveur" et son travail consistait à piquer la pierre à petits coups pour lui donner du jeu afin de lui permettre à l’aide d’un souchet (pioche pointue des deux bouts) de la détacher. Ensuite on appelait les ouvriers qui donnaient sa première forme à la pierre détachée les "carisseurs" Arrivaient par la suite les "trancheurs" qui coupaient la pierre en morceaux. Enfin les "guimbardiers" (du nom de la charrette tirée par des chevaux qui servait au transport) étaient chargés de la charroyer. Comme pour le mineur, les carriers quelque soit la fonction qu’ils exerçaient dans la carrière, devaient rester constamment sur leurs gardes et apporter une attention très soutenues dans leur travaux en raison des fréquents éboulements qui ne manquaient pas de se produire. Si dans certains actes d’état civil de l’un de vos ancêtres vous rencontrez une de ces appellations professionnelles, vous saurez maintenant que son métier se rapportait aux carrières de pierres !
Les carriers avaient même leurs chansons,
voici un extrait de celle écrite par Ch.d’Avray :
Sa figure a des rides creuses
Ses mains sont rêches et calleuses
Il est de velours habillé
Et son cou toujours débraillé,
Laisse voir un torse d’hercule
Où la vie intense circule.
D’un pas automatique et lourd
Il s’en va faire sa journée.
A l’inconduite il reste sourd
D’un bout à l’autre de l’année.
C’est un carrier, chien de métier,
Par tous les temps faut travailler
Se faire mouiller, se faire griller,
Chien de métier qu’être carrier ! …

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