Le village d’Haironville situé sur la rive droite de la Saulx, à une altitude de 180 mètres, étend son territoire sur une superficie estimée à 878 hectares, au débouché d’un vallon appelé «le fossé de Laval» qui descend du nord-est vers la rivière. Vers l’est, le village s’étire le long de la Saulx, puis s’étage de part et d’autre sur les flancs du coteau. Sur le plateau, au nord, subsistent les vestiges d’anciennes carrières de pierre de taille et le généalogiste n’est pas surpris outre mesure de rencontrer parmi les professions exercées par certains de ses ancêtres, tant à Haironville que dans les villages alentours, des carriers et des tailleurs de pierre.
Le site d’Haironville a été occupé depuis très longtemps comme en témoignent les sarcophages mis à jour sur son finage au cours du 19ème siècle. Léon Maxe-Werly, féru entre autre d’études archéologiques et de l'histoire de l'art du Barrois, dans ses écrits signalait qu’en 1825 on avait trouvé : « … dans la terre, sur un plateau à gauche de la rivière la Saulx, territoire d’Haironville, 1er arrondissement communal, quatre tombeaux en pierre, souvent déjà pareille rencontres avaient été faites sur ce terrain ou dans le voisinage. Les quatre tombeaux renfermaient des ossements humains, sans aucune inscription. Comme on a pu en juger par le déplacement de leurs couvertures, on les avait violés autrefois ; alors on aura enlevé les armes et vases qu’ils pouvaient contenir. La pierre de ces sarcophages était tellement tendre qu’on a pas pu les apporter au village sans les briser. Elle était sans doute d’une couche supérieure de la carrière de Brillon. Haironville (Haironis villa) n’est pas éloigné de la limite qui séparait le pays des Leucois d’avec celui des Catalonois et des Langrois. Il se trouvait placé dans un point central presque à égale distance de Fines (Fains), Nasium, Castellum (Le Châtelet), Ariola, etc. Rien d’étonnant que les Romains vainqueurs des Gaulois, y aient établi un poste (Mansio) pour observer de là les peuples de ces diverses provinces. Si donc les dits monuments n’appartiennent pas aux anciens indigènes, on peut les attribuer aux troupes étrangères. Or, tout, dans les recherches, prouve que notre contrée a été occupée militairement surtout depuis l’empereur de Sévère et ses fils jusqu’à Flavius Julien. » En 1877, Léon Maxe-Werly notera encore une : « … découverte signalée par M.Jacquot, maître de forges, de plusieurs cercueils en pierre, au nombre de sept, qui au dire des habitants ne renfermaient que des ossements, lieu dit Celigné. Quelques jours plus tard, on découvrit un nouveau tombeau, puis cinq autres … »
Haironville c’est aussi le village aux trois châteaux … On rencontre d’abord le château de la Varenne. Erigé en 1506, c’est le plus ancien château d’Haironville. Il fut construit à l’emplacement d’une maison forte par Pierre Merlin, fils de Philippe Merlin originaire de Calabre. Pierre Merlin était prévôt de la baronnie d’Ancerville et bailli d’Apremont. Son épouse Claude Godet, était la sœur du Grand Argentier de François 1er. Par le mariage de leur fille, le château passera dans la famille d’Anglure, puis par héritage dans la famille Le Begue de Nonsart. A la veille de la Révolution il appartenait à Didier Charles Lallement, procureur syndic du district de Bar. Sa fille, la comtesse de Beurges le vend avec bois et fermes dans la première moitié du 19ème siècle à Madame Leblanc dont la petite fille épousera Monsieur de Massy, préfet de la Meuse de 1877 à 1882. Il passe dans la famille Pétin par son petit fils, le Général Pétin.
Puis dans une île formée par deux bras de la Saulx, qui borde la rivière on rencontre le château de La Tour édifié au 16ème siècle. Dans leur aveu et dénombrement de 1596, Jean Charles Claude Nicolas de Fournault, dit de La Tour, et André Teignard, seigneur en partie de la Tour, déclarèrent «Tenir en fief du Duc de Guise, Prince de Joinville, le château de la Tour avec ses dépendances.» Jacques Louis Bourlon propriétaire depuis 1723 du fief d’Haironville et du château qu’il s’y était fait construire en 1752, acheta à Cholet de Longeaux, le fief de la Tour. C’est probablement à partir de cette époque que le château fut transformé. Il restera dans la famille Bourlon jusqu’au début du 19ème siècle, puis sera vendu à Antoine Hornut, cultivateur à Haironville.
Enfin, on découvre le château de la Forge, construit en 1735 en plein centre du village, à l’emplacement d’une maison ancienne ou monastique du 17ème siècle, par Jacques Louis Bourlon qui anobli depuis peu, ne se satisfaisait peut-être plus de son modeste château de La Tour moins élégant ! Voir article «Les forges d’Haironville» sur ce site où nous avons donné déjà quelques détails sur la transmission de cet édifice et signalé la belle restauration effectuée par M.Dumesnil.
On ne peut manquer de remarquer l’église du village, dédiée à Saint-Rémi qui date de 1830. Caractéristique du style néo-classique de cette époque, la construction en pierres de taille sans contreforts est composée de trois nefs avec abside en hémicycle et de larges fenêtres en plein cintre. Avec un autel dédié à Sainte-Colombe, l’église a été bénite le 14 juin 1831. Son clocher porche à trois étages, couronné d’une balustrade carrée, domine le village.
Ce survol nous permet aussi d’admirer le magnifique pont à douze arches qui enjambe la Saulx avec, en son centre, un beau calvaire en pierre. Datant de 1618, c’est l’un des plus long établis sur la rivière. Enfin, il est intéressant de constater qu’Haironville à aussi conservé ses fontaines monumentales à piles carrées et son magnifique lavoir qui, aujourd’hui s’il n’a plus l’utilité qu’on lui connaissait au temps passé, demeure une des «pièces» importantes de son patrimoine architectural.
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