Haironville des temps passés reste toujours "preneur" de photographies et documents pouvant continuer d'enrichir et de partager la connaissance de l'histoire et des familles d'Haironville et de ses environs ... N'hésitez pas à nous contacter via le mail du site. Merci !

mardi 18 août 2009

Chapelle de la Forge et Saint-Eloi ...

Chapelle de la Forge

Saint Éloi est désigné comme étant le saint patron de nombreuses corporations qui se servent d'un marteau tels orfèvres, batteurs d'or, taillandiers, serruriers et encore biens d’autres professions. Comme Saint-Eloi est aussi le saint patron des forgerons et maréchaux-ferrants, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il fut vénéré à Harionville depuis des temps éloignés. Cependant, c’est Henri Godinot, en 1887 qui fit revivre la fête corporative de Saint-Eloi. Célébrée le premier dimanche de décembre, une messe solennelle était chantée à la chapelle de l’usine. L’érection de cette chapelle à l’intérieur des Forges est également due à son initiative. Il avait obtenu, le 19 juillet 1887, une autorisation de l’évêque de Verdun pour la faire construire et y faire célébrer la messe. Cette chapelle fut réalisée par les ouvriers de l’atelier d’entretien, à l’emplacement de l’ancien haut fourneau à bois. Après la messe, se déroulait un grand banquet auquel tous les membres du personnel de l’usine étaient invités.

Pendant de nombreuses années, ce banquet a été égayé par les chansons d’Emile Lauvergeon … Toujours lui ! ...

Mais qui mieux que lui savait si bien décrire des scènes de la vie haironvilloise ? Quel beau clin d’œil à l’évolution n’avait-il pas su faire en quelques couplets ! Au fond de lui même, ne cherchait-il pas déjà à interpeller les hommes pour les avertir que tout allait continuer de changer encore et encore et de plus en plus vite ? Aujourd'hui, force est de constater que nos temps actuels ne sont pas disposés à le démentir !

A la Saint-Eloi, par Emile Lauvergeon

Au souffle puissant du progrès
Dans un monde surexcité
L’homme se sent désemparé
Car tout change ;
Et malheur au retardataire
A l’hésitant, au solitaire
Qui regarderait en arrière,
Car tout change !
Toujours plus vite ! Toujours plus haut !
C’est le slogan des temps nouveaux
Qui régit l’homme et ses travaux !
Dans le monde moderne il faut
Que, tout change !

Dans notre usine, en vérité,
Bien des choses ont déjà changé
Semant l’oubli sur le passé
Oui, tout change !
Remontant le cours de la Saulx,
S’écartant de l’ancien noyau, qu’on prolonge !
Vous allez voir, un beau matin,
Q’à force de gagner du terrain
Les Forges d’Haironville, c’est certain,
Vont s’trouver à Rupt-aux-Nonains
Oui tout change !

On n’emploie plus le même langage,
On ne parle que de plombage
De bardage et de profilage,
Car tout change !
L’ouvrier lui même a changé.
Oublieux de tout son passé
Au rythme infernal emporté
Oui il change !
Un retraité de la tôlerie
Venu voir ses anciens amis
M’a dit en voyant tous les gars
Ne boire que du « Coca-Cola »
Comme ils changent !

La direction nous a payé
Des chaussures de sécurité
Avec des bouts bien renforcés
Chose étrange,
Depuis qu’on a ces beaux souliers
On n’entend plus un ouvrier
Dir’que l’boulot ça cass’les pieds,
Oui tout change !
Et l’père Leroy court comme un fou
Imité par le Guy Leroux
Eux qui n’étaient pas vif du tout,
On les prendrait pour deux casse-cou
Ca les change !

Pauvre de moi, les p’tits couplets
Qu’à Saint-Eloi, je vous chantais
Sont périmés et désuets
Car tout change !
Ou êtes-vous, tour à puddler,
Train à cadet, tour à réchauffer,
Et mêm’moi mon pauv’ vieux tôlier
Ah ! Quand j’y songe !
Même Saint-Eloi sourit là-haut.
On lui a rendu son marteau,
Louis Gelly tue des perdreaux
Y a mêm’plus de bleu dans la Saulx !
Ah ! Comme tout change !

Au souffle puissant du progrès
Tous les instruments du passé
Se sont trouvés démantelés
Car tout change
A quoi bon pousser des soupirs
Il nous reste le souvenir
Regardons plutôt l’avenir
Car tout change !
Ensemble prions le Très-Haut,
Pour qu’il bénisse ces travaux,
Qui apportent du renouveau,
Puisqu’au siècle où nous sommes, il faut
Que tout change !

Aucun commentaire: